L’annonce de la signature avec le groupe SMIG d’une licence pour la construction d’un nouveau Câble sous-marin, lors du dernier Conseil des ministres par Madame Aminata KABA, Ministre des postes, Télécommunications et de l’Economie numérique, a suscité auprès du public beaucoup d’interrogations sur le contenu des termes d’attribution de cette licence.
L’on se rappelle que le projet WARCIP-Guinée (West Africa Régional Communication Infrastructure Program) qui est à la base de la construction du câble sous-marin de fibre optique ACE (Africa Coast Europe) a été financé par la banque mondiale à hauteur de 30 millions d’Euros et mise en service en 2012. Cette infrastructure de transmission a doté la Guinée de son premier accès direct au réseau international à large bande. Il dispose d’une capacité de 15Tbps (térabits par seconde), atterrit dans plusieurs pays en Afrique.
La vulnérabilité du câble ACE, en tant que point d’entrée unique de l’infrastructure internationale du trafic DATA et des appels de la Guinée, suscite de nos jours des inquiétudes grandissantes. Pour résoudre ce problème, on peut procéder soit à la construction d’un deuxième câble sous-marin, ou bien à l’interconnexion à travers le backbone nationale à fibre optique des pays limitrophes avec la Guinée.
Ainsi, pour répondre à cette problématique, le gouvernement Guinéen à choisir pour ce départ, l’option de construire un nouveau câble sous-marin; ce qui explique l’octroi de cette licence au groupe SMIG.
Le Group d’investissement SMIG (Sustainable Mining & Infrastructure Group) est une organisation de financement des projets miniers et d’infrastructures en Afrique de l’ouest. Il investit dans les infrastructures de Télécommunications, le développement minier, l’Energie renouvelable et les infrastructures de transports.
Depuis l’annonce de l’octroi de cette licence au groupe SMIG, des interrogations se posent sur les termes d’attributions, en particulier le coût du projet, le mode de financement, s’agit-il d’un financement en BOT (Bult Operate Transfert)? d’un partenariat public-privé (PPP) ? et le point de branchement prévu de ce nouveau Câble sous-marin.
Parmi les possibilités de raccordement qui se présente pour la Guinée, on distingue les câbles sous-marins dont les études prévoient un point de raccordement avec la Guinée à savoir le Câble sous-marin Equiano de Google, le câble sous-marin de Facebook, Câble sous-marin d’ EllaLink et le raccordement avec le câble sous-marin du projet sous régional Amilcar Cabral du Cap-Vert.
Par rapport au projet sous régional du câble sous-marin Amilcar Cabral, l’on se souvient le 23 octobre 2018, l’opérateur d’infrastructures télécoms Cabo Verde Telecom, et la Guinéenne de large bande (Guilab) ont signé un protocole d’accord pour une interconnexion entre le Capt-Vert et la République de Guinée. Le coût du projet partagé entre CV Telecom, la Guilab et d’autres pays qui vont les rejoindre s’élève à 44 millions de dollars américains.
Malgré l’octroi de cette licence pour la construction d’un deuxième câble sous-marin, la possibilité d’interconnexion entre la Guinée et les pays limitrophes à travers le backbone national ne doit pas être exclu. L’interconnexion avec les pays voisins présente un double avantage notamment la réduction du coût de communications et de l’optimisation du flux du trafic des appels et des données dans la sous région.
Le gouvernement guinéen conscient de l’importance de cette transformation en faveur de l’économie numérique, doit promouvoir le développement des infrastructures de l’écosystème numérique pour faire les TIC un moteur de développement économique et social.
De nos jours, les défis du developpement des infrastructures numériques en Guinée restent la faiblesse de l’investissement, la capacité et qualité du haut débit.
Voir aussi :
1- Guinée : bientôt la construction d’un deuxième câble sous-marin
2- Signature d’un protocole d’accord portant sur la construction d’un système régional de télécommunications par câble sous-marin entre GUILAB et Cabo Verde Telecom