Guinée : Département des Télécoms Vs FESATEL, les lignes ont -elles bougées ?

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Guinée : Département des Télécoms Vs FESATEL, les lignes ont -elles bougées ?

Cela fait presque un mois depuis que la Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications (FESATEL)  a lancé son mot d’ordre de grève contre la décision du ministère des postes, télécommunications et de l’économie numérique, relative à l’instauration d’une redevance d’interconnexion ON NET. Qu’en est-il aujourd’hui de l’évolution de ce mouvement, les lignes ont elle bougé ?

Hafssatou Diallo, Secrétaire générale Adjointe de la FESATEL

Pour tenter de répondre à cette question, notre organe de presse https: www//tic-guinee.net  a rencontré Madame Diallo Hafssatou, Secrétaire générale adjointe de la FESATEL.

Tic-guinee : parlez nous de l’evolution de la grève que vous avez lancer le 12 juillet dernier, y a t-il eu une avancé ?

Hafssatou Diallo: Effectivement depuis le 12 juillet la FESATEL à lancer un mot d’ordre de grève qui est largement suivi aujourd’hui par les travailleurs au sein du secteur des télécommunications. On peut néanmoins dire que la situation a évolué quoique nous sommes toujours dans la grève. Il y a eu des avancés parce que nous avons eu à être écouté par-ci, par-là. Aussi, l’ensemble des Guinéens savent aujourd’hui que ça ne va pas.

Tic-guinee : depuis le déclenchement de cette grève avez-vous utilisé des voies de concertations   au sein du gouvernement ?

Hafssatou Diallo : Évidemment nous avons eu des rencontres.  Tout d’abord avant et même pendant cette période de grève. En effet, certaines autorités ont accepté de nous recevoir et de prêter oreille à notre revendication.  En premier lieu, nous avons rencontré monsieur le 1er ministre, chef du gouvernement Dr Kassory Fofana, ensuite nous avons été reçus par le porte-parole du gouvernement, conseillé à la présidence Monsieur Tibou Camara avec qui nous avons largement échangé et lui avons remis notre mémorandum. Ces deux personnalités nous ont promis de se pencher sur la question. Enfin,  le 5 août dernier, nous avons assisté à une rencontre avec les différentes parties prenantes à savoir l’inspection du travail, le ministère, l’ARPT et les représentants des patronats pour essayer de trouver une solution de sortie de crise.

Tic-guinee : qu’est-ce qui vous a réellement motivé d’aller à cette grève ?

Hafssatou Diallo :  Nous avons commencé ce combat depuis 2018 après la publication du rapport du GSMA relative à la taxation dans ce secteur. Après analyse de ce rapport,  nous nous sommes dit en tant qu’acteur du secteur et jeune Guinéen, nous ne pouvons pas rester neutre, observer le département et l’ARPT décidés certaines choses et se taire là-dessus. Nous avons décidé alors de réagir, puisque par le passé, nous avons assisté à la fermeture de deux entreprises des télécommunications en Guinée à l’occurrence la Sotelgui en 2012, qui peine d’être relancé, et l’opérateur de télécoms Intercel Guinée (2018). Nous nous sommes dit qu’en voyant ces taxes venir entant qu’employer du secteur, et connaissant la situation financière de ces entreprises, si on ne se lève pas en tant que jeune guinéen, nous irons tout droit au chômage et après on n’aura que nos yeux pour pleurer. C’est pourquoi on s’est dit au lieu d’attendre qu’il y ait un licenciement pour motif économique, il faut alerter l’état et les Guinéens sur le danger qui guette le secteur des télécommunications en Guinée.

Tic-guinee :    qu’en pensent vos différents employeurs sur cette crise ?

Hafssatou Diallo : Pour nos employeurs c’est une situation difficile. Généralement quand il y une grève au sein d’une entreprise, c’est les employeurs qui sont les premiers à être impacté. Nous pouvons dire que nos employeurs sont dans la même situation que nous, nous subissons tous ensemble le poids de cette décision.

Tic-guinee : pouvez-vous nous éclairer sur vos principaux points de revendications ?

Hafssatou Diallo : contrairement à ce que l’on veut faire croire à l’opinion, nos principaux points de revendications concernent la suspension de l’arrêté 457 relatifs à la redevance ON NET et notre demande à l’endroit des autorités de procéder à l’audit du secteur.

En effet, étant donné   que l’ARPT et le département contestent le rapport de GSMA, et puisqu’il  n’existe pas un rapport contradictoire, nous demandons qu’on sursoie à l’application de cet arrêté et procède à l’audit du secteur des télécommunications en Guinée. Tous les opérateurs de télécoms sont unanimes à à l’idée, d’évaluer le niveau de taxation par rapport aux autres secteurs notamment le secteur bancaire, les mines ainsi que les autres entreprises de la sous-région.   Aucun Guinéen ne serait contre l’intérêt de l’État, l’Etat Guinéen doit tirer profil  de ces entreprises,  puisqu’elles opèrent sur le territoire national.  Par compte il ne faut pas perdre de vue que si ces entreprises ferment, l’état ne pourra pas employer tous ces jeunes.

Le rapport du GSMA parle de 64 % du taux de la pression fiscale en Guinée pour une moyenne de 26% de la sous-région. Donc il serait idéal que le ministère et l’ARPT diligentent cet audit, suivant les résultats obtenus, l’État peut décider d’augmenter ou de maintenir la taxe.

Tic-guinee : Quel est votre dernier mot ?

Hafssatou Diallo : le dernier mot revient au département de tutelle et à l’ARPT, quant à la FESATEL, elle est dans son rôle entant qu’acteur et employé du secteur. L’évolution de cette crise n’arrange pas le pays. Les télécoms comme les autres secteurs de l’économie sont des secteurs porteurs, dynamiques. Ce n’est pas une bonne chose pour les différents acteurs que cette  crise perdure.

Pour finir, nous lançons un appel à l’endroit du ministère et de l’ARPT, puisque quand on parle de l’autorité de régulation c’est parce que des entreprises existent, sans ces entreprises on ne peut pas parler des télécommunications. Il faut qu’on tienne compte des différents traitements que bénéficient les travailleurs qui évoluent dans ce domaine.  Lorsqu’on   revendique devant nos patrons pour avoir des meilleures conditions de vie et de travail, on ne peut pas occulter le poids de la pression fiscale.

Aux dernières nouvelles, nous avons appris que la FESATEL a adressé une lettre datant du 5 août 2021, relatif à la poursuite de la grève sous une autre forme. Dans cette correspondance, la FESATEL  décide de rendre la grève perlée à partir du 9 août 2021.

 

Voir aussi, Guinée : mise en place d’un cadre de dialogue permanent pour les acteurs des télécommunications.

 

Source : Tic-guinee

 

 

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