Lors du Sommet AI for Good tenu récemment à Genève, une étape majeure a été franchie pour l’avenir de l’intelligence artificielle (IA) sur le continent africain. Sous l’impulsion de Smart Africa, plus de dix gouvernements africains se sont réunis pour présenter un modèle de cadre politique harmonisé en matière d’IA, destiné à guider les 70% des pays africains qui n’ont pas encore défini de stratégies nationales dans ce domaine. Cette initiative collective marque un tournant stratégique dans la gouvernance de l’IA en Afrique.
Des pays pionniers tels que le Kenya, l’Algérie et le Ghana ont partagé leurs expériences concrètes, illustrant les défis et les succès rencontrés dans l’élaboration de leurs politiques de l’IA. Ce partage d’expertise est essentiel pour bâtir des stratégies adaptées aux réalités socio-économiques et technologiques propres à chaque nation, tout en favorisant une cohérence régionale.
Par ailleurs, des partenaires mondiaux de premier plan — la Banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications (UIT) et l’UNESCO — ont apporté leur soutien technique et des outils innovants pour accélérer la mise en œuvre de ces cadres politiques. Ce partenariat international souligne l’importance d’une approche concertée, intégrant savoir-faire local et ressources globales.
Au-delà de la simple adoption de technologies importées, cette initiative vise à positionner l’Afrique comme un acteur clé et co-créateur de l’écosystème mondial de l’IA. La création d’une communauté de pratique permettra un apprentissage mutuel entre pairs à travers le continent, renforçant les capacités locales et favorisant l’émergence d’innovations africaines.
Cette dynamique est d’autant plus cruciale que l’IA représente un levier puissant pour répondre aux défis majeurs du continent : développement durable, santé, éducation, agriculture intelligente, et inclusion numérique. En harmonisant leurs politiques, les pays africains se donnent les moyens de maximiser les bénéfices de l’IA tout en maîtrisant ses risques — éthiques, sociaux et économiques.
Par Abdoulaye BAH, Spécialiste en TIC/TELECOM