WhatsApp sommé d'arrêter le partage de données avec Facebook

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capture-decran-2016-10-30-a-00-08-04Le G29, qui regroupe les Cnil européennes, demande à l’application de messagerie de cesser le partage de données avec son propriétaire à des fins publicitaires. Il s’inquiète aussi du piratage de Yahoo! en 2014.

Le rapprochement entre Facebook et WhatsApp intervenu durant l’été ne passe pas. Dans une lettre qui lui a été adressée jeudi, le G29, qui regroupe toutes les Cnil de l’Union européenne, demande «instamment» à l’application de messagerie de cesser le partage de ses données à des fins publicitaires et commerciales avec le réseau social, et ce «jusqu’à ce que les garanties juridiques appropriées puissent être apportées».

Depuis son rachat en 2014 par Facebook, WhatsApp avait maintenu une certaine distance avec son nouveau propriétaire. Il partageait tout juste des données techniques pour lutter contre le spam et garantir la sécurité de ses utilisateurs. Cette étanchéité a pris fin en plein cœur de l’été, lorsque l’application de messagerie a annoncé une mise à jour de ses conditions d’utilisation, afin de livrer des données sur ses utilisateurs au réseau social, comme son numéro de téléphone et sa liste de contacts, et lui permettre ainsi d’améliorer son outil de ciblage publicitaire.

Un problème de «validité du consentement des utilisateurs»

Pour le G29, ces «finalités n’étaient pas incluses dans les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité au moment où les actuels utilisateurs ont souscrit au service WhatsApp». Se pose donc une question sur la «validité du consentement des utilisateurs». Ces derniers ont eu un mois pour refuser l’usage des informations partagées, mais pas l’échange d’information entre les deux plateformes. Le groupement des Cnil demande aussi à WhatsApp une liste précise des informations communiquées entre les deux parties.

Le rapprochement entre WhatsApp et Facebook a été analysé comme un moyen indirect de monétiser l’application de messagerie. Rachetée en 2014 pour 22 milliards de dollars, elle n’affiche aucune publicité et a abandonné le modèle «freemium», qui conduisait à devoir payer un abonnement annuel de 1 euro pour continuer à l’utiliser. L’application de messagerie, ultrapopulaire, avec plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, est assise sur une mine d’or de données qui peut enrichir l’outil de ciblage publicitaire de Facebook et d’Instagram.

 WhatsApp avait jusqu’alors construit sa crédibilité en refusant strictement d’exploiter les données personnelles de ses utilisateurs à des fins publicitaires. «Nous n’avons jamais vendu vos données personnelles à qui que ce soit, nous ne le faisons pas et nous ne le ferons jamais. Point final. Fin de l’histoire», avait écrit son cofondateur et PDG, Jan Koum, en 2009. «Voici ce qui va changer pour vous, utilisateurs: rien», avait-il réitéré après le rachat par Facebook en 2014, comme l’avait rappelé Wired.

Benjamin Ferran  Le Figaro

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