Les 19 et 20 août 2025, la Capitale Camerounaise a accueilli la 3ᵉ session extraordinaire de l’ARTAC. Une rencontre décisive où les régulateurs de la Sous-région ont renforcé leur coopération, adopté des décisions stratégiques et posé les bases d’une transformation numérique inclusive, au service des États, des opérateurs et surtout des consommateurs d’Afrique centrale.
Cet événement majeur illustre la volonté commune des autorités de la sous-région d’unir leurs forces pour harmoniser leurs politiques et accélérer la transformation numérique.
Réunissant les directeurs généraux des autorités de régulation des principaux pays d’Afrique centrale, la rencontre a marqué un tournant pour le renforcement des liens institutionnels. Sous la présidence de Christian Katende, président de l’ARTAC, les délégués ont signé la convention de cession de l’Observatoire des TIC, une avancée stratégique qui témoigne de l’importance accordée à la collecte et à l’analyse de données fiables, indispensables pour une régulation moderne, efficace et adaptée aux réalités des marchés télécoms.
Au programme des travaux, plusieurs thématiques cruciales ont animé les débats. L’évaluation du dispositif de free roaming sous-régional vise à offrir aux consommateurs une meilleure mobilité tarifaire et à renforcer l’intégration du marché, avec des coûts d’usage des services mobiles optimisés au-delà des frontières. La gestion concertée des fréquences frontalières a également été discutée, face à la rareté du spectre et aux risques d’interférences, afin de maximiser son efficacité. Par ailleurs, l’adoption du plan stratégique triennal et du budget 2025-2026 trace une feuille de route claire qui permettra à l’ARTAC d’orienter ses priorités vers des initiatives porteuses tout en assurant une gestion rigoureuse de ses ressources.
Dans un contexte où le numérique constitue un levier incontournable de développement économique et social, cette session a rappelé le rôle stratégique des régulateurs pour créer un cadre favorable à l’innovation, stimuler une concurrence saine et réduire la fracture numérique. L’objectif est clair : garantir un accès élargi et équitable aux services de télécommunications modernes pour tous les citoyens de la région. Toutefois, plusieurs défis persistent, parmi lesquels la nécessité d’une coopération transfrontalière renforcée, une adaptation rapide aux évolutions technologiques et réglementaires, ainsi qu’une gestion optimale des ressources rares comme le spectre.
Par son action collective et la structuration de ses instances, l’ARTAC s’affirme comme un acteur central pour relever ces défis, au service des États, des opérateurs et des consommateurs. En conclusion, cette 3ᵉ session extraordinaire consacre une étape majeure dans la maturation institutionnelle de l’ARTAC et met en lumière l’importance de la collaboration régionale, de l’innovation réglementaire et de la consolidation des acquis pour accompagner une transformation numérique inclusive et durable. Cette dynamique appelle à l’engagement de tous les acteurs du secteur — décideurs, opérateurs et experts — afin de transformer ces ambitions en résultats concrets au bénéfice des populations d’Afrique centrale.
Par Abdoulaye BAH
Spécialiste Télécommunications & Numérique