L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) vient de mettre en place une initiative dénommée Coalition for Digital Africa.
Cette coalition est une alliance d’organisations aux vues similaires, engagées dans la construction d’une infrastructure Internet robuste et sécurisée pour connecter davantage la population en Afrique.
Abritant la population la plus jeune de la planète, dont 70 % ont moins de 30 ans, l’Afrique a l’un des taux de pénétration d’Internet qui connaît la croissance la plus rapide au monde. La connectivité Internet progresse à pas de géant – de 1,2 % en 2000 à 43 % en 2021 – grâce à une main-d’œuvre urbaine jeune et instruite, avertie du numérique, pour qui l’adoption et l’utilisation de services en ligne sont une seconde nature.
La Coalition pour l’Afrique numérique offre une opportunité pour de nouvelles façons de coopérer et de collaborer entre les diverses parties prenantes. Bien que la Coalition ait été initiée par l’ICANN, son succès dépend du travail en synergie avec d’autres organisations – qu’elles soient locales, régionales ou internationales – qui sont unies dans leur objectif d’améliorer l’infrastructure Internet de l’Afrique, d’augmenter le taux d’accès à Internet, de renforcer la sécurité Internet et accroître le niveau de participation de l’Afrique à l’élaboration de politiques multipartites. indique Gӧran Marby , président et chef de la direction, ICANN
La Coalition continuera de promouvoir l’innovation visant à renforcer les capacités techniques et à encourager l’esprit d’entreprise en permettant aux personnes d’accéder à Internet en utilisant leurs propres langues et écritures. Alors que son lancement officiel a eu lieu lors d’une conférence de presse du 17e Forum annuel sur la gouvernance de l’Internet, la Coalition a déjà déployé des activités dans la poursuite de ses objectifs.
Pour rendre l’infrastructure du système de noms de domaine (DNS) en Afrique plus robuste afin qu’elle puisse répondre à la croissance rapide, la coalition a annoncé l’installation d’un cluster ICANN Managed Root Server (IMRS) au Kenya le mois dernier. Un autre cluster est prévu pour un deuxième site en Afrique l’année prochaine. Ces clusters permettent de répondre aux requêtes Internet régionales dans la région, plutôt que de dépendre de réseaux et de serveurs dans d’autres parties du monde. Les clusters IMRS réduiront également l’impact des cyberattaques potentielles en Afrique.
Pour le Secrétaire général, Union africaine des télécommunications, M. John Omo, le lancement de cette Coalition nous rapproche un peu plus du renforcement de l’infrastructure Internet en Afrique. La Coalition fournit un véhicule important pour permettre un DNS mieux protégé et une infrastructure Internet plus sécurisée en Afrique.
Notant en outre que la création de la Coalition jouera un rôle important dans le renforcement de la confiance dans de nombreux systèmes en ligne qui sont désormais intégrés, alors même que le continent attend avec impatience la croissance de la pénétration d’Internet en Afrique, passant des 43 % actuels à des niveaux compétitifs à l’échelle mondiale.
L’objectif de la Coalition est de créer une connectivité significative dans toute l’Afrique. La Coalition commencera par travailler à mieux adapter Internet en Afrique pour permettre l’inclusion numérique et créer des opportunités pour stimuler la croissance du contenu et des entreprises locales. La clé de cet effort est l’acceptation universelle, ou UA, qui garantit que tous les noms de domaine et adresses e-mail valides, quelle que soit leur longueur ou leur script, peuvent être utilisés par toutes les applications, appareils et systèmes compatibles Internet. Avec UA, les personnes déjà connectées et celles qui le seront à l’avenir peuvent communiquer sur Internet et accéder au contenu local dans leurs langues et écritures préférées.
La Coalition s’attaquera notamment à ce problème grâce à un projet dirigé par l’Association des Universités Africaines pour rendre le courrier électronique et d’autres systèmes au sein de l’enseignement supérieur prêts pour l’UA. Il s’agit d’une étape essentielle pour garantir un Internet à la fois utile et stimulant pour tous.
ll s’agit d’une initiative importante et bienvenue pour l’Afrique. L’amélioration de la capacité technique des établissements d’enseignement supérieur à travers le continent est impérative pour une Afrique numérique. Nous sommes heureux de participer à ce voyage pour donner aux internautes africains l’opportunité de faire partie d’un Internet véritablement mondial, inclusif et multilingue, souligne Olusola Bandele Oyewole, Secrétaire général, Association des universités africaines.
La Coalition pour l’Afrique numérique comprend des gouvernements, des organisations régionales et internationales et la communauté Internet locale. Les premiers partenaires de la Coalition comprend l’African Information Network Centre, l’AfRegistrar Association, l’Africa Top Level Domain, l’Africa Telecommunications Union, l’Association African Universities, l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération, l’International Telecommunication Union-Development Sector et le Network Startup Resource Center.