Face aux enjeux majeurs du continent, les opérateurs télécoms africains misent sur le partage d’infrastructures. L’alliance stratégique entre Airtel Africa et Vodacom ouvre la voie à une connectivité rapide, fiable et accessible, accélérant ainsi l’inclusion numérique de millions d’Africains.
Le secteur des télécommunications en Afrique franchit une étape décisive, porté par une dynamique croissante de partage d’infrastructures entre opérateurs des Télécoms. Cette collaboration s’impose désormais comme une stratégie essentielle pour relever les défis d’accès, de résilience et d’adaptation aux technologies numériques émergentes.
Cette tendance se concrétise notamment avec l’accord récent entre Airtel Africa et Vodacom Group, qui partagent leurs infrastructures sur des marchés clés tels que le Mozambique, la Tanzanie et la République démocratique du Congo (RDC). Au cœur de ce partenariat, le partage des réseaux de fibre optique et des pylônes permet d’accélérer le déploiement des services numériques, d’étendre la couverture tout en réduisant significativement les coûts d’infrastructure. Il améliore également les délais de mise sur le marché et offre des débits internet plus rapides, garantissant une qualité de service renforcée.
En capitalisant sur ces infrastructures existantes, Vodacom et Airtel visent à renforcer l’inclusion numérique, notamment dans les zones rurales ou mal desservies, afin de réduire la fracture numérique persistante sur le continent.
Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large. En janvier, Vodacom et Orange ont lancé la première entreprise rurale de gestion de tours mobiles en Afrique (TowerCo), ciblant la RDC avec des stations solaires dans des zones isolées, pour connecter 19 millions de personnes aux services télécoms et bancaires mobiles.
Au mois de mars, MTN Group a conclu un accord de partage de réseau avec Airtel Africa, avec des déploiements en Ouganda et au Nigéria, et des négociations en cours au Congo-Brazzaville, au Rwanda et en Zambie. Ces partenariats illustrent la conviction partagée que la mutualisation des infrastructures est la clé pour favoriser l’inclusion numérique et financière à l’échelle continentale.
Les dirigeants partagent une vision commune. Shameel Joosub, PDG de Vodacom, souligne que ce partenariat proactif vise un avenir numérique plus accessible : « Le partage d’infrastructures nous permet d’offrir des services abordables à un plus grand nombre, rapidement, sans laisser personne de côté. » Vodacom ambitionne de connecter 260 millions de clients d’ici 2030, un défi exigeant des solutions innovantes et économiquement viables.
De son côté, Sunil Taldar, PDG d’Airtel Africa, insiste sur la nécessité pour les opérateurs, même concurrents, de collaborer : « Ce partenariat accélère le déploiement de la fibre optique, indispensable au développement des réseaux 4G et 5G en Afrique, garantissant la capacité et la fiabilité requises par les applications numériques modernes. »
Bien que ces accords restent soumis à l’approbation réglementaire dans plusieurs pays, ils marquent un tournant stratégique. Mutualiser les infrastructures permet de maîtriser les coûts, d’élargir la couverture et de préparer l’arrivée des futurs réseaux et services numériques.
Au-delà de la simple connectivité, ces partenariats soutiennent une transformation économique profonde par la numérisation inclusive, facilitant l’accès aux services financiers, à l’éducation, à la santé et à de nombreuses autres opportunités numériques.
Face aux défis structurels, économiques et technologiques, le partage d’infrastructures apparaît comme une solution pragmatique et efficace, favorisant un écosystème télécom plus résilient et accessible. En conjuguant leurs forces, Airtel Africa, Vodacom Group et d’autres acteurs majeurs des Télécommunications démontrent que la collaboration prime sur la concurrence pour relever le défi de l’inclusion numérique.
Cette dynamique en plein essor est un levier clé pour permettre à l’Afrique de s’engager durablement dans l’ère du numérique, avec une connectivité performante, accessible et pérenne.