Le Collectif des associations de consommateurs dûment agréées en République de Guinée, à savoir l’Association Guinéenne pour la Défense des Utilisateurs de la Technologie Numérique (AGUIDUTEN), l’Union des Consommateurs de Guinée (UCG) et l’Association de la Voix du Consommateur (ALVOC), a participé le vendredi 15 septembre à la publication des résultats de deux audits importants.
Le premier porte sur l’audit de qualités de services des réseaux (QoS), réalisé par le cabinet HiTEK et le second concerne l’audit des plateformes de facturation et des méthodes de comptabilisation des coûts par les opérateurs de téléphonies mobile de fournisseurs d’accès à internet effectué par le Bureau international PROWAY.
Les travaux d’audits de qualités de services des réseaux porte sur le respect des obligations de couverture et de qualité de service (voix, SMS et données) des réseaux 2G, 3G et 4G dans les villes, les localités et sur les axes routiers sur tout le territoire national. Selon l’expert du cabinet HiTEK, les travaux ont été effectué conformément aux exigences des cahiers des charges des opérateurs de télécommunications à savoir MTN, CELLCOM et ORANGE, ainsi que des fournisseurs d’accès à Internet notamment Afribone, ETI, Mouna Group Technology, Sky Vision et VDC Telecom.
L’objectif principal était de s’assurer que les indicateurs de qualité de service étaient conformes en effectuant des mesures dans diverses régions et d’autres localités et de fournir des informations transparentes aux utilisateurs sur la qualité de service offerte par ces opérateurs.
Les principales conclusions de cet audit sont les suivantes :
Les zones urbaines denses bénéficient généralement d’une couverture et d’une qualité de service satisfaisant, mais des lacunes importantes ont été identifiées dans les zones rurales et sur certains axes routiers, ce qui nécessite des améliorations.
En ce qui concerne la couverture 2G, MTN et Orange ont généralement une couverture supérieure à 85% dans la plupart des villes, tandis que Cellcom a des résultats inférieurs. À Conakry, MTN est en tête, suivi d’Orange, puis de Cellcom. Orange offre également la meilleure accessibilité 2G sur les axes routiers.
Pour la 3G, Orange offre généralement la meilleure couverture, suivie de MTN, puis de Cellcom. Cette tendance se confirme également sur les axes routiers.
La qualité du service voix 2G est la plus élevée chez Cellcom dans les zones couvertes, suivie d’Orange et de MTN. Cependant, tous les opérateurs présentent un nombre considérable de villes où les niveaux de qualité ne sont pas conformes aux normes.
En ce qui concerne les SMS, Orange affiche le meilleur taux d’accessibilité dans la plupart des villes et des axes routiers de Guinée. La plupart des opérateurs ont des taux de messages reçus conformes à plus de 98%, bien que certains axes routiers connaissent des taux inférieurs, en particulier pour MTN et Cellcom.
Tous les opérateurs ont un taux d’accessibilité de 100% en 3G dans les zones couvertes, à l’exception de Cellcom dans certaines villes qui ne disposent pas de réseau 3G.
En ce qui concerne l’internet, Orange affiche généralement les meilleurs résultats en termes de taux de réussite des services HTTP sur le réseau 3G dans les villes, tandis que MTN et Cellcom ont des performances inférieures. Dans les opérations FTP (téléchargement) sur la 3G, Orange obtient également les meilleurs résultats, suivis de MTN et de Cellcom.
Concernant la couverture 4G d’Orange, la plupart des villes affichent une couverture inférieure à 85%, bien que la qualité de service Data 4G d’Orange soit généralement supérieure à 90% dans la plupart des villes. Cependant, certaines zones ne disposent pas de service 4G.
Ces résultats permettent aux consommateurs d’être mieux informés sur les performances de leurs fournisseurs de services Internet et opérateurs de téléphonies mobiles, tout en les encourageants à améliorer leur de service. Il est essentiel que l’ARPT continue à surveiller attentivement la qualité des services offerts aux abonnés des réseaux mobiles et des FAI pour garantir le respect des seuils minimaux de qualité de service dans toutes les régions et sur tous les axes routiers.
Par ailleurs, le rapport sur les plateformes de facturation et les méthodes de comptabilisation des coûts révèle plusieurs incohérences. Notamment, les tarifs ne suivent pas toujours une logique de coût en raison de l’absence de comptabilité analytique, ce qui contrevient à la réglementation. De plus, certaines pratiques anticoncurrentielles telles que le dumping, les subventions croisées et la discrimination géographique sont utilisées par certains opérateurs. Les règles de facturation varient d’un opérateur à l’autre et peuvent être contestables, et certains opérateurs abusent de la remise à zéro des soldes de manière injustifiée. De plus, la tarification de la consommation de données (PAYG) n’est pas proposée par tous les opérateurs, et les procédures d’activation et de désactivation ne sont pas suffisamment transparentes. Enfin, certains opérateurs ne respectent pas l’obligation de soumettre toutes leurs offres à l’approbation de l’ARPT, ce qui peut entraîner des dépassements et des pratiques potentiellement anticoncurrentielles.
Ces constats soulignent la nécessité d’une réforme et d’une surveillance plus rigoureuses des services des opérateurs des télécommunications. Il est encourageant de constater que certaines de ces anomalies sont en train d’être corrigées, les opérateurs ayant commencé à mettre en œuvre les recommandations du rapport. Cela montre une prise de conscience de l’importance d’améliorer les pratiques dans le secteur des télécommunications pour garantir un traitement équitable des consommateurs, promouvoir une concurrence saine et stimuler l’innovation. Il est essentiel que ces efforts se poursuivent et soient surveillés de près pour assurer une amélioration continue de la qualité des services télécoms en République de Guinée.
