Vodafone Group : le Directeur Général Nick Read jette l’éponge

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Vodafone a annoncé lundi le départ de son directeur général Nick Read dès la fin du mois après quatre ans à la tête du Groupe Britannique des Télécommunications, sans donner de raison, mais dans un contexte de contre-performances.

Dans un communiqué, le groupe précise que Nick Read, âgé de 58 ans, démissionne aussi du conseil d’administration (CA) mais restera conseiller du CA jusqu’au 31 mars. Il quittera ensuite l’entreprise.

Il sera remplacé en intérim par Margherita Della Valle, 57 ans, qui gardera aussi ses fonctions actuelles de directrice financière le temps de la recherche d’un ou d’une dirigeante permanente pour remplacer M. Read.

L’action du groupe réagissait peu à la mi-séance à Londres, prenant 0,2% à 91,35 pence dans un marché affichant une progression du même ordre.

Le titre avait chuté de près de 20% depuis le début de l’année et de moitié depuis la prise de fonctions de M. Read en 2018.

“Je tiens à remercier Nick pour son engagement et sa contribution notable à Vodafone en tant que directeur général et tout au long de sa carrière (…) dans l’entreprise”, a salué le président du Conseil d’Administration Jean-François van Boxmeer, cité dans le communiqué.

“Ce fut un privilège de passer plus de 20 ans chez Vodafone et je suis fier de ce que nous avons fourni aux clients et à la société à travers l’Europe et l’Afrique”, a pour sa part déclaré le dirigeant sur le départ.

“Je suis d’accord avec le conseil d’administration sur le fait que c’est le bon moment de passer la main à un nouveau dirigeant pour bâtir sur les atouts de Vodafone et saisir les opportunités futures”, a-t-il ajouté.

Le groupe de télécommunications avait vu son bénéfice reculer légèrement pour son premier semestre décalé, pénalisé par une “contre-performance commerciale en Allemagne”, son plus gros marché, et par l’inflation.

Il avait abaissé ses prévisions de résultat au regard des perspectives de récession en Europe, notamment au Royaume-Uni.

Pour atténuer l’impact du contexte économique, Vodafone a relevé ses prix et les analystes s’étaient inquiétés de la capacité des clients à absorber ces surcoûts.

Le groupe a récemment dit espérer tirer entre 3,2 et 7,1 milliards d’euros de la création d’une coentreprise avec les fonds d’investissement américains KKR et GIP, qui lui rachèteront par ce biais une partie des actions de sa filiale d’antennes-relais Vantage Towers.

L’opérateur télécoms, l’un des poids lourds en Europe, mène depuis plusieurs années une restructuration qui l’a conduit à se recentrer sur l’Europe et l’Afrique, après avoir entrepris un programme d’économies, et introduit Vantage Towers en Bourse à Francfort.

Il avait annoncé en octobre être en discussions pour fusionner ses activités au Royaume-Uni avec Three UK, filiale de la holding de Hong Kong CK Hutchison, afin d’allier leurs forces dans la 5G.

“Les investisseurs espèrent qu’un changement à la tête de Vodafone va revigorer l’action de l’entreprise. Même si tout changement de dirigeant est une perturbation, la stratégie de restructuration menée par Nick Read n’a pas encore porté ses fruits”, commente Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

“Les investisseurs ont été déçus par les prévisions plus faibles qu’attendu” tandis que “les conditions macroéconomiques et les coûts de l’énergie en hausse sont des difficultés à gérer dans le secteur très concurrentiel de la téléphonie mobile, où les hausses de tarifs vont être compliquées vu la crise du coût de la vie”, ajoute-t-elle.

“Le pivot en Afrique apporte de bonnes opportunités de croissance à long terme, mais les progrès à moyen terme sont encore flous”, conclut-elle.

VODAFONE GROUP

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