Airtel Afrique a annoncé une perte nette de 89 millions de dollars pour l’exercice clos le 31 mars 2024, un revers important par rapport au bénéfice net de 750 millions de dollars enregistré l’année précédente. Ce plongeon s’explique principalement par la crise monétaire persistante au Nigeria, principal marché de l’opérateur télécom, où la dévaluation du naira a lourdement impacté ses revenus.
Le Nigeria contribue à 30 % des revenus d’Airtel Africa, tandis que les autres sources de revenus proviennent de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique francophone et des services d’argent mobile. Le chiffre d’affaires total a diminué de 5,3 % pour atteindre 5 milliards de dollars, avec des baisses dans toutes les principales sources de revenus, à l’exception des services d’argent mobile.
Les pertes ont été aggravées par des pertes de 1,1 milliard de dollars sur des produits dérivés et des fluctuations monétaires au Nigeria, ainsi qu’une augmentation des coûts financiers à 482 millions de dollars, entraînant une perte avant impôts de 63 millions de dollars. La perte globale pour l’année s’élève à 1,3 milliard de dollars, comparée à un gain de 397 millions de dollars en 2023. Le PDG Olusegun Ogunsanya a souligné des initiatives visant à réduire la dette en dollars américains et à accumuler des liquidités pour limiter l’exposition à la volatilité des devises.
Contrairement à la branche Airtel Money, elle a vu ses revenus augmenter de 20 %. Des discussions sont en cours pour en faire une entité indépendante, avec une introduction en bourse prévue de 4 milliards de dollars. Parallèlement, Airtel Africa mène un programme de rachat d’actions de 100 millions de dollars pour renforcer la valorisation de ses actions.
