L’opérateur des Télécoms Sud Africain MTN fait face à une enquête du Ministère de la Justice Américain portant sur ses activités en Iran et Afghanistan. Cette affaire survient dans un climat de relations difficiles entre l’Afrique du Sud et les États-Unis, où des accusations de corruption et des tensions politiques s’entrelacent.
L’opérateur sud-africain MTN a annoncé ce lundi être la cible d’une enquête menée par le Ministère de la Justice des États-Unis concernant ses activités présentes en Iran et passées en Afghanistan, dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Pretoria et Washington.
Leader africain des télécommunications, MTN fait déjà l’objet de poursuites en Afrique du Sud de la part de Turkcell, qui l’accuse d’avoir obtenu le marché Iranien par des pratiques de corruption. En 2006, MTN avait été préféré à Turkcell comme actionnaire minoritaire (49%) d’Irancell, opérateur majeur en Iran.
« MTN a été informé, par l’intermédiaire de son conseil juridique externe américain, de l’ouverture d’une enquête par un grand jury du Ministère de la Justice à l’encontre du groupe, de sa filiale afghane historique ainsi que d’Irancell », précise un communiqué publié lors des résultats financiers du groupe le 14 août.
Par ailleurs, en vertu de la législation antiterroriste américaine, MTN fait face à des poursuites civiles aux États-Unis, notamment initiées par des vétérans américains blessés lors des conflits en Irak et en Afghanistan.
Sur le plan politique, les relations entre l’Afrique du Sud et l’administration Trump se sont fortement dégradées, notamment en raison des accusations de persécution visant les fermiers blancs du pays et la plainte pour génocide déposée par Pretoria à l’encontre d’Israël devant la Cour internationale de justice pour les hostilités à Gaza.
Cette tension se traduit également par des mesures protectionnistes américaines, avec l’instauration de droits de douane de 30% sur la majorité des exportations sud-africaines vers les États-Unis, le taux le plus élevé appliqué à un pays d’Afrique subsaharienne.
Par Abdoulaye BAH
Spécialiste Télécommunications & Numérique