La Guinée, riche de ses vastes ressources naturelles et de son immense potentiel hydroélectrique, est aujourd’hui plongée dans une crise énergétique qui met en péril son développement. Des barrages imposants, censés être les piliers de la production électrique, peinent à fonctionner à une fraction de leur capacité.
Pour répondre à cette question cruciale et éclairer les causes profondes de cette crise énergétique, le Ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures a effectué une visite importante ce mercredi 3 juillet 2024. Cette visite s’est déroulée aux barrages hydroélectriques de Souapiti et de Kaléta, deux infrastructures clés du système énergétique Guinéen.
Accompagné de journalistes, de représentants d’associations de protection des consommateurs et autres leaders d’opinion, le Ministre avait un double objectif. D’une part, il souhaitait clarifier les véritables causes de cette crise énergétique qui frappe durement la Guinée. D’autre part, il visait à sensibiliser la population sur l’importance cruciale d’une consommation d’électricité responsable.
Cette initiative est essentielle pour renforcer la compréhension publique des défis actuels et pour encourager une utilisation plus réfléchie de l’énergie, un élément vital pour surmonter cette crise et construire un avenir énergétique durable pour la Guinée.
Lors de cette visite, le Ministre a expliqué que depuis 2018, les investissements dans le secteur de l’énergie n’ont pas réussi à suivre le rythme effréné de la demande, qui croît de 13 % chaque année. Cette insuffisance d’investissements a creusé un fossé entre les capacités de production et les besoins toujours plus grands de la population. À cela s’ajoutent des conditions climatiques défavorables. Les barrages hydroélectriques, bien que conçus pour fournir une capacité combinée de 812 MW, ne génèrent actuellement que 150 MW. La diminution de la précipitation pluvieuse, un effet tangible du changement climatique, à entrainer la réduction des niveaux d’eau nécessaires au bon fonctionnement de ces infrastructures vitales, limitant drastiquement leur production.
En plus de ces défis, il faut ajouter l’incendie du dépôt de carburant de Kaloum qui a endommagé des infrastructures cruciales et entrainer la réduction de la capacité à fournir de l’électricité de manière stable.
Conscient de la gravité de la situation, le Ministre de l’Énergie a annoncé un plan de redressement ambitieux pour stabiliser et améliorer le secteur énergétique de la Guinée. Ce plan repose sur plusieurs axes stratégiques, à savoir :
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Diversification des sources d’énergie : Pour réduire la dépendance vis-à-vis des sources traditionnelles, le gouvernement Guinéen explore activement des alternatives telles que l’énergie solaire et éolienne. En intégrant ces énergies renouvelables dans le mix énergétique, le pays aspire à sécuriser un approvisionnement en électricité plus stable et résilient.
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Amélioration des infrastructures existantes : Le gouvernement s’engage dans la modernisation et le renforcement des systèmes actuels. En augmentant leur efficacité, la Guinée espère maximiser la production d’énergie et optimiser sa distribution, réduisant ainsi les pertes dans le processus.
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Politiques incitatives pour attirer les investissements : Le gouvernement met en œuvre des mesures incitatives destinées à encourager les investissements dans le secteur énergétique. Ces politiques visent à garantir la viabilité financière des projets tout en stimulant le développement de nouvelles capacités de production. En améliorant la gestion des ressources énergétiques, ces incitations rendent le secteur plus attrayant pour les investisseurs.
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Interconnexion régionale : Le projet d’interconnexion avec les réseaux électriques des pays voisins progresse de manière significative. Cette initiative vise à connecter le réseau guinéen à ceux des pays voisins, permettant ainsi des échanges d’énergie bénéfiques. L’interconnexion pourrait jouer un rôle crucial en stabilisant rapidement l’approvisionnement électrique en Guinée, en facilitant l’accès à des sources d’énergie complémentaires en période de déficit local.