Déceler le cancer de prostate passe par un examen appelé score de Gleason, établi subjectivement selon les médecins, affectant ainsi la fiabilité du résultat. Des chercheurs chez Google ont donc mis au point une IA (Intelligence Artificielle) pour avoir un examen plus objectif et donc améliorer la fiabilité des résultats.
Google, particulièrement actif dans le domaine de l’intelligence artificielle appliquée à la médecine, vient de présenter sa dernière avancée : un système à base d’intelligence artificielle pour diagnostiquer les cancers de prostate.
Les chercheurs ont développé une IA qui utilise le score de Gleason, un système qui classe en cinq grades et compare les variations des cellules de la prostate par rapport aux cellules majoritaire, et ainsi en déduire la présence (ou non) de cellules cancéreuses. L’objectif était de mettre au point une intelligence artificielle capable de classer ces cellules de manière objective et précise, puisqu’à l’heure actuelle, les médecins sont souvent en désaccord lorsqu’il s’agit d’établir le score de Gleason.
Dans le communiqué, Martin Stumpe, responsable technique, et Craig Mermel, chef de produit Google AI Healthcare, expliquent : “Nous avons développé un système d’apprentissage profond qui effectue le travail d’un pathologiste en classant les cellules […] selon le modèle de Gleason”. Pour mettre au point leur modèle de comparaison, les chercheurs ont utilisé des échantillons de prostatectomie anonymes. Ensuite, un groupe de 32 médecins généralistes ont annotés et classés ces échantillons pour être utilisés comme base de données comparative pour l’IA. Pour rendre les évaluations les plus objective possible, chaque échantillon a été évalué par un groupe de 3 à 5 médecins et d’un spécialiste des maladies génito-urinaires.
Le résultat sont prometteurs : lors des essais, l’IA a atteint une précision globale de 70 %, ce qui est supérieur aux 61 % obtenus par les médecins. A l’avenir, les chercheurs devront réfléchir à la manière d’intégrer le système d’IA dans les processus de diagnostic chez les médecins et évaluer son impact global sur “l’efficacité, la précision et la capacité de pronostic“. D’ici là, l’exactitude des analyses pourrait être améliorée grâce à des données supplémentaires. “Il reste encore beaucoup de travail à faire avant que des systèmes comme notre IA puissent être utilisés pour améliorer les soins aux patients atteints du cancer de la prostate. Néanmoins, nous sommes enthousiasmés par le potentiel de ces technologies pour améliorer de manière significative le diagnostic du cancer et les soins aux patients.”