L’Indice mondial de cybersécurité (GCI), produit chaque année par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), est une référence fiable qui évalue l’engagement des pays en matière de cybersécurité à l’échelle mondiale. Il sensibilise à l’importance et aux diverses dimensions de cette question, couvrant de nombreux secteurs et industries.
Les pays sont évalués selon cinq critères : (1) Mesures juridiques, (2) Mesures techniques, (3) Mesures organisationnelles, (4) Développement des capacités et (5) Coopération. Ces évaluations sont agrégées pour obtenir un score global.
Reposant sur une approche multipartite, l’enquête GCI utilise les capacités et l’expertise de diverses organisations pour améliorer la qualité de l’enquête, encourager la coopération internationale et promouvoir l’échange de connaissances. Le Programme mondial de cybersécurité de l’UIT (GCA) fournit le cadre général de cette initiative.
Selon le rapport du Global Cybersecurity Index (GCI) 2024, la cybersécurité en Afrique présente une grande disparité, reflétant des écarts considérables en termes de ressources, d’engagement stratégique et de capacités.
Classement des pays Africains selon leurs indices de performances issus du rapport du Global Cybersecurity Index (GCI) 2024 se présente comme suit :
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Pays modèles : Le Maroc, le Ghana, le Kenya, l’île Maurice, le Rwanda et la Tanzanie sont en tête, ayant réalisé des avancées significatives dans les domaines législatif, technique, organisationnel, ainsi que dans le développement des compétences et la coopération.La performance des pays selon un score compris entre 95-100.
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Pays en progrès : Le Togo, l’Afrique du Sud, le Bénin et la Zambie ont accompli des progrès notables, bien qu’ils rencontrent encore des difficultés dans les aspects techniques et le développement des capacités.
La performance des pays selon un score (suite et fin)
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Pays en cours d’établissement : Le Nigéria, l’Éthiopie, le Sénégal, l’Ouganda et le Botswana ont jeté les bases de la cybersécurité, mais sont confrontés à des défis, notamment dans le renforcement de leurs capacités techniques.
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Pays en évolution et en construction : Des pays tels que l’Angola, les Seychelles, le Mali, la Namibie et le Zimbabwe ont des difficultés à développer des infrastructures cybersécuritaires en raison du manque de ressources et de professionnels qualifiés.
Listing montrant la performance des pays africains en cybersécurité
Les pays leaders se démarquent par la mise en place d’équipes de réponse aux incidents informatiques (CIRT) et leur participation à des exercices cybernétiques régionaux, renforçant ainsi leur résilience face aux cybermenaces. Les autres pays progressent plus lentement, intégrant peu à peu la cybersécurité dans leurs stratégies de développement numérique.
La plupart des pays africains, confrontés à des contraintes budgétaires et à une pénurie de personnel qualifié, s’efforcent de renforcer leurs cadres législatifs et techniques. Bien que l’adoption de lois sur la protection des données et la cybercriminalité suive généralement les standards internationaux, leur application reste souvent inégale. De plus, la mise en place d’infrastructures techniques, telles que les CIRT, est cruciale mais se fait à un rythme inégal à travers le continent.
L’augmentation de l’accès à Internet sur le continent représente une opportunité pour intégrer des mesures de cybersécurité dans les stratégies nationales de développement. Une coopération internationale et régionale renforcée, ainsi que des partenariats public-privé, pourraient combler les lacunes en matière de compétences et consolider les infrastructures existantes.
À l’avenir, les priorités incluront le développement des compétences, l’élaboration de cadres techniques solides et l’intensification de la coopération régionale et internationale pour contrer les menaces croissantes dans un monde de plus en plus connecté.
Source : Rapport GCI 2024 UIT