Dans un entretien accordé à Reuters, les opérateurs des télécommunications MTN et Telkom ont exprimé leur opposition au plan de partage d’infrastructures télécoms envisagé par le gouvernement sud-africain à travers l’approbation le mois dernier de la politique nationale intégrée des technologies de l’information et des communications.
Selon MTN, le gouvernement envisage de créer un réseau d’accès unique ouvert auquel accèderont tous les opérateurs télécoms pour fournir des services de qualité. Pour Mteto Nyati (photo), le directeur général de MTN Afrique du Sud, cette politique suggère que les opérateurs mobiles ne pourront plus obtenir de spectres de fréquence et devront restituer les fréquences qu’ils ont déjà puisqu’il existera un réseau ouvert. Si MTN est d’accord avec l’objectif de donner à la population un plus large accès aux services à large bande, le patron de l’opérateur télécoms souligne son profond désaccord avec les aspects du plan gouvernemental qu’il juge intenable et inacceptable.
Du côté de Telkom, Brian Armstrong, le directeur commercial de l’entreprise, a expliqué qu’il est hors de question de remettre les spectres de fréquence acquis après avoir dépensé des millions de rands pour les obtenir et développer le réseau à travers le pays.
Même l’Autorité indépendante des communications d’Afrique du Sud (Icasa) est opposée au plan de partage d’infrastructures envisagé par le gouvernement. Pour le régulateur télécoms, ce plan est de nature à décourager l’investissement dans l’industrie. D’après Pakamile Pongwana, le directeur de l’Icasa, ce serait replonger l’industrie à la période pré-1994.
Avec la création d’un réseau d’accès ouvert unique, le gouvernement sud-africain veut étendre l’accès à la connectivité à large bande à 80% de la population d’ici 2019. Il veut encourager de cette façon les opérateurs télécoms à se concurrencer plutôt sur les services que sur la qualité du réseau.
Muriel Edjo ( Agence Ecofin)