L’utilisation des casques audio, oreillettes ou autres kits qu’on peut placer aux oreilles pour écouter la musique, regarder les films, est devenu de nos jours un phénomène à la mode.
Si cette pratique laisse indifférent certaines personnes, ce n’est pas l’avis des professionnels de la santé. Pour les spécialistes de cette corporation, les risques liés à l’usage fréquent, prolongé et à fort volume sonore de ces dispositifs électroniques sont très inquiétants.
Généralement utilisés par la couche juvénile, sur les trajets de l’école, les aires de jeu, ou sur les terrains de sport, le nombre d’utilisateurs ne fait qu’augmenter.
C’est dans cette perspective que notre organe a rencontré Docteur Abdoulaye Keita, professeur agrégé du Cames, spécialité auto immola laryngologie et chef de service de l’ORL à l’hôpital national Donka. Dans cet entretien, Docteur Keita nous explique les risques sanitaires liés au port de ces kits sur notre organe auditif.
Oury Nombo BAH: Docteur KEITA, nous constatons que l’utilisation des écouteurs se fait de manière abusive surtout du côté de la jeunesse. Qu’est ce que cela a comme effets sur la santé?
Dr Abdoulaye KEITA : Ces écouteurs et casques provoquent des effets néfastes sur la santé. Lorsqu’ils sont mal utilisés, ils endommagent non seulement la peau de l’oreille mais aussi les cellules qui permettent d’entendre. Si une cellule auditive meurt elle ne se régénère plus du tout .
Lorsque par l’effet du traumatisme sonore abusif et prolongé nous perdons notre audition normale, nous serons obligés de recourir à d’autres amplificateurs de sons qui sont appelés les “protèges”.
L’usage de ces kits entraîne la distraction, l’absence de concentration et de l’attention visuelle. Les conséquences sont généralement fatales car ils réduisent la capacité à appréhender l’environnement de l’utilisateur.
O.N.B: Quelles sont les conséquences de l’usage prolongé des ces Kits ?
Dr A.K : L’utilisation prolongée prive la peau de l’oxygène. Le manque de ventilation entraîne une macération de la peau. La destruction de la peau provoque à la longue des complications auditives.
Dans le cadre d’une communication téléphonique prolongée, lorsqu’il s’agit de comparer l’usage du téléphone directement collé à l’oreille par rapport à celui des écouteurs, on peut dire que ces derniers sont mieux indiqués.
O.N.B: Quels conseils avez vous à prodiguer
Dr.A.K : je conseillerai d’éviter une utilisation prolongée avec un volume d’écoute acceptable. Une écoute de plus de 50 dB (décibel) entraîne un traumatisme.
Ce qui se passe aujourd’hui avec certains jeunes, quand ils écoutent la musique avec leurs casques, le volume est tellement élevé que celui qui est à côté, écoute mieux qu’eux.
L’utilisation d’un casque d’écoute n’est pas un problème en soi, si le niveau sonore est adéquat. Cependant, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime que près de 53 % des adolescents et jeunes adultes de 12 à 35 ans écoutent de la musique à un niveau sonore jugé dangereux.
Si rien n’est fait dans les années avenir on va se retrouver avec plusieurs personnes malentendante. La déficience auditive handicape surtout sur le plan professionnel et Social.
O.N.B : Avez vous un appel à lancer à l’endroit des autorités pour une prise de décisions ?
Dr A.K : je lance un appel au gouvernement à travers les services compétents de la police et de la santé publique pour qu’ils prennent des dispositions adéquates. L’une des solutions à envisager à court terme, c’est l’organisation des campagnes de sensibilisations aux près de la population pour attirer leurs attentions sur les graves dangers liés à l’utilisation abusive de ces dispositifs. A long terme, il faudra envisager la mise en place des dispositions réglementaires pour contrôler l’usage de ces kits d’écoutes.
O.N.B : Merci Docteur
Dr A.K: C’est moi qui vous remercier
Entretien réalisé par Oury Nombo BAH