Free Roaming : Vers un Marché Numérique Africain Unifié, inspiré du modèle Européen

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En 2025, l’Afrique franchit un cap historique avec l’essor du free roaming. Inspirés du modèle européen, plusieurs pays de la CEDEAO et d’Afrique centrale abolissent les frais d’itinérance, ouvrant la voie à une intégration numérique régionale. Ces accords, qu’ils soient bilatéraux ou tripartites, fluidifient les échanges, stimulent la mobilité et renforcent la coopération économique. Ils dessinent les contours d’un marché unique africain du numérique, moteur d’une véritable convergence continentale.

L’année 2025 restera gravée dans l’histoire des télécommunications africaines comme celle de la convergence. Fini les factures salées pour un simple appel en déplacement chez le voisin ! S’inspirant ouvertement du modèle de l’Union européenne, plusieurs nations du continent ont franchi le pas décisif du “free roaming” (libre itinérance). Ces accords, conclus à un rythme soutenu, dessinent les contours d’un marché unique du numérique, favorisant l’intégration économique et sociale. Voici un retour chronologique sur les avancées majeures qui redéfinissent le paysage télécom ouest-africain.

L’élan pour l’harmonisation des tarifs d’itinérance n’est pas nouveau, mais il a connu une accélération spectaculaire en 2025, passant de la simple volonté politique à des accords opérationnels.

Le début d’année a été marqué par une avancée notable au sein de l’espace CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Le Libéria, la Gambie et la Sierra Leone ont formalisé un accord tripartite de libre itinérance. Cette initiative marque une volonté claire de ces nations anglophones de faciliter la communication entre leurs citoyens et de stimuler les échanges commerciaux transfrontaliers, posant les premières pierres d’une intégration régionale effective.

En amont de ces signatures, les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – ont affiché leur détermination. Leur résolution : éradiquer les surfacturations des appels en itinérance d’ici janvier 2025. L’objectif est simple : permettre aux usagers de ces trois pays d’utiliser leur forfait national comme s’ils étaient chez eux. Bien que la mise en œuvre soit progressive, l’engagement politique est ferme et envoie un signal fort aux opérateurs.

La dynamique s’est poursuivie avec des accords bilatéraux stratégiques. La Guinée et la Sierra Leone ont signé en novembre 2025 un accord de “roaming gratuit”, renforçant la connectivité entre ces deux nations voisines. Le même mois, le Burkina Faso et le Ghana ont conclu un accord similaire, créant un corridor numérique fluide entre l’Afrique de l’Ouest francophone et anglophone, un pont essentiel pour le commerce et la diplomatie.

La volonté d’harmonisation dépasse les frontières de la CEDEAO. En Afrique centrale, l’exemple de la Guinée Équatoriale et du Gabon démontre la faisabilité technique et commerciale du “roaming gratuit”. Ces deux pays ont d’ores et déjà lancé le service, permettant aux clients des opérateurs respectifs de communiquer sans surcoût, prouvant que le modèle est viable à l’échelle du continent.

Ces initiatives, qu’elles soient bilatérales ou sous-régionales, convergent vers un objectif commun : créer un marché unique africain du numérique, à l’image du “Roam Like At Home” de l’Union européenne.

L’harmonisation des politiques réglementaires et la pression des organismes continentaux, comme l’Union Africaine ou l’Union Africaine des Télécommunications (UAT), sont des moteurs essentiels.

L’année 2025 marque un point de non-retour, où la connectivité devient un levier d’intégration plutôt qu’une barrière tarifaire. Le chemin est encore long pour un “free roaming” à l’échelle des 54 pays, mais l’élan pris en 2025 est la preuve qu’une révolution numérique panafricaine est en marche.

Par Abdoulaye BAH

Spécialiste Télécommunications & Numérique

 

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